3-5 Eboulement pilier vert

Eboulement au pilier vert

Eboulement au pilier vert

Nés il y a quelques centaines de milliers d’années dans les profondeurs de la terre, le vieux socle granitique du Canigou s’est progressivement hissé à des altitudes de plusieurs milliers de mètres. Ce long voyage a débuté vers 420 millions d’années lors de la formation de la chaîne Hercynienne. Il y a 200 millions d’années, la zone a été ensuite été recouverte d’une mer avant que l’Espagne n’entame sa séparation du massif armoricain il y a cent millions d’années en coulissant le long de la faille nord pyrénéenne. Ceci s’accompagne d’une brusque montée en température des roches dans le manteau et la croûte terrestre. Soumises à des températures et des pressions extrêmes, les roches sont torturées, cisaillées, faillées, plissées, étirées, et subissent bien des transformations avant d’arriver sous nos yeux. Une fois arrivées en surface, l’altération météorologique – pluie, vent, neige, glace – prend le relais, ce qui, associée à la gravité terrestre, donne parfois lieu à des éboulements spectaculaires, tel l’éboulement d’une partie de la falaise du Barbet en novembre 2014.

Le réchauffement climatique de ces dernières années a peut être accéléré le processus de désintégration de la roche, les écarts thermiques se faisant plus brutaux, dilatant l’eau contenue dans les interstices de la roche. La glace qui pouvait maintenir la formation rocheuse à certains endroits a fondu, la végétation pousse, les racines pénètrent et la gravité fait le reste…

Ces éboulements sont monnaie courante dans le massif, principalement sur le versant nord qui est plus abrupt et davantage soumis au gel. Ainsi la piste du Llech et celle de Balatg ont régulièrement été fermées, et d’importants travaux de stabilisation et de contention ont été entrepris.